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Les femmes noirmoutrines pendant les guerres

Vous aimez l’île de Noirmoutier et souhaitez en apprendre plus sur son histoire ? Découvrez les efforts héroïques des femmes de l’île durant la première et la seconde guerre mondiale !

Temps de lecture : 5 min

Les femmes ont toujours été courageuses et pleines de ressources !

Travailleuses acharnées, résistantes ou rebelles, les noirmoutrines ont toujours fait preuve de courage et de dévouement durant la première et la seconde guerre mondiale.
Découvrez, dans cet article, plusieurs portraits de femmes exceptionnelles qui ont vécu sur l’île de Noirmoutier ! 
 

 

SOMMAIRE 


1) Les femmes noirmoutrines, ces héroïnes de l’ombre en 1914-1918A) Cultiver la terre à la main chaque jour
B) Travailler aux marais et sur les parcs à huîtres sans relâche
C) Vaincre le froid pour pêcher du goémon blanc


2) Les résistantes et rebelles de l’île de Noirmoutier en 1939-1945A) Clémentine Mankowska : l’agent 007 de l’île de Noirmoutier 
B) Les missions des résistantes de l’île de Noirmoutier
C) Les femmes de l’île de Noirmoutier et le trafic du beurre

 

3) En savoir plus : les batteries et blockhaus de l’île de Noirmoutier

 

1) Les femmes noirmoutrines, ces héroïnes de l’ombre en 1914-1918Après le départ des hommes, sur le front, pendant la guerre 1914-1918, de nombreuses femmes de l’île de Noirmoutier doivent survivre et se débrouiller toutes seules.

 

En plus de s’occuper de leurs enfants, de leurs parents âgés, du bétail, du jardinage, de la couture et de diverses tâches domestiques, elles remplacent les hommes dans divers métiers, principalement dans le domaine agricole : la culture de blé, des légumes, des fèves, des pommes de terre, le travail du sel, l’ostréiculture…


Il est temps de rendre hommage à ces noirmoutrines exceptionnelles ! Découvrez un panorama de leurs activités agricoles ardues !

 

Jeanne Pontoiseau et son fils labourant au Vieil, 1973 ©UPCP Métive Cerdo
Jeanne Pontoiseau et son fils labourant au Vieil, 1973 ©UPCP Métive Cerdo

 

a) Cultiver la terre à la main chaque jour

En l’absence des hommes et après le décès de leurs époux, tués dans les affrontements meurtriers, les femmes vivent dans une très grande précarité et doivent s’occuper de tous les travaux agricoles sur l’île de Noirmoutier.
 

Ce fut le cas de Maguesite*, devenue veuve suite au décès de son mari près de Verdun en 1915. Elle doit alors travailler dur pour survivre et s’occuper de sa fille.

 

Elle cultive toute seule le blé sur ses petits lopins de terre. Elle a la chance d’avoir un cheval et une charrue pour l’aider à labourer la terre mais malgré cela, son travail est fastidieux et très pénible. Il faut labourer la terre, moissonner à la faucille, battre le blé au fléau, transporter les grains de blés en charrette jusqu’au moulin, rapporter de lourds sacs de farine…

 

Les enfants aident très souvent leurs mères. À partir de 13 ans, les jeunes filles peuvent, par exemple, se rendre aux champs de blé pour les désherber à la pelle, les couper à la faucille, les ramasser… Les tâches les plus ardues et qui demandent plus de force sont réalisées par leurs mères ou des femmes plus âgées.

 

Femme labourant un champ de blé, Barbâtre, 1950 ©Madeleine Oliveiro et J-Cl Bouteau
Femme labourant un champ de blé, Barbâtre, 1950 ©Madeleine Oliveiro et J-Cl Bouteau

 

b) Travailler aux marais et sur les parcs à huîtres sans relâcheLes saunières s’occupent à plein temps de la culture du sel. Entretenir les marais, tirer le sel de l’œillet par forte chaleur, transporter le sel…

Leurs enfants sont très présents. Ainsi, des jeunes filles d’à peine 14 ans ramassent le sel avec les sauyures (des petites planches fines), traversent à toute allure les marais en portant sur leurs têtes de lourds paniers de sel qui peuvent peser jusqu’à 20 kg ! 
 

Phine lissant un mulon de sel, 1980 ©Michel Penisson
Phine lissant un mulon de sel, 1980 ©Michel Penisson

 

Les ostréicultrices sont aussi très courageuses.  En l’absence de leurs maris, c’est seules qu’elles entretiennent les parcs à huitres, collectent, trient et nettoient les fruits de mer dans l’eau glacée. Elles doivent ensuite transporter de lourds sacs d’huîtres et les vendre.

 

 

c) Vaincre le froid pour pêcher du goémon blanc

De nombreuses femmes sur l’île de Noirmoutier, comme Maguesite, participent au commerce du goémon blanc pour se faire un complément de revenu.


C’est une algue rouge qui blanchit en séchant et que l’on trouve sur les côtes vendéennes et bretonnes. À l’époque, elle était très précieuse et demandée car elle sert à la confection de médicaments en gélules ou de base pour des desserts : l’Agar-agar. 

 

Grand-mère chargeant du goémon, La Guérinière, 1980 ©Eric Durand
Grand-mère chargeant du goémon, La Guérinière, 1980 ©Eric Durand


Lors des marées d’équinoxe de printemps et d’automne, ces noirmoutrines n’hésitent pas à braver le froid, en entrant dans l’eau glacée jusqu’à la taille, mouillant leurs jupons de laine et leurs sabots pour cueillir le goémon blanc sur les rochers. C’était un travail fatiguant, mal rémunéré mais tous les moyens sont bons pour se faire un peu d’argent !

 

 

2) Les résistantes et rebelles de l’île de Noirmoutier en 1939-1945

a)    Clémentine Mankowska : l’agent 007 de l’île de Noirmoutier 

Parfois injustement traitée de collaboratrice, Clémentine Mankowska est pourtant une grande héroïne qui a contribué à la résistance française sur l’île de Noirmoutier ! 


En 1940, après avoir été chassée par la gestapo, cette femme d’origine polonaise se réfugie avec ses deux jeunes enfants, chez une amie qui habite sur l’île de Noirmoutier.
Cette grande dame, qui possède le titre de comtesse, deviendra noirmoutrine de cœur et sera rapidement adoptée par la population locale. 

 

Dès son arrivée, les insulaires l’apprécient pour sa gentillesse et sa serviabilité. Elle se fait rapidement remarquer par la Kommandantur allemande pour ses talents linguistiques. Elle devient alors la secrétaire et traductrice franco-allemande officielle de la Kommandantur, en charge de l’administration et des traductions des laissez-passer, des permis de pêche et autres documents.

 

Portrait de Clémentine Mankowska ©Les Amis de l’île de Noirmoutier
Portrait de Clémentine Mankowska ©Les Amis de l’île de Noirmoutier

 

Elle joue très bien son jeu puisqu’elle devient rapidement un agent double, digne d’un James Bond ! Travaillant officiellement au siège de la Kommandantur (le Pélavé, l’actuel hôtel « la villa Artus Bertrand »), elle gère dans l’ombre un trafic de faux papiers et de tampons pour des résistants et réfugiés français. Au péril de sa vie, elle dupe régulièrement les allemands qui lui font entièrement confiance et elle fait tout son possible pour aider les noirmoutrins.

 

Un jour, elle empêche l’arrestation d’une adolescente de 15 ans, accusée d’avoir peint sur les cabines du Bois de la Chaise « Vive la Gaule ». Elle fait trainer la traduction et lors du dîner, juste après l’interrogatoire, elle incite les allemands à boire pour oublier l’affaire.


Malgré de grosses frayeurs et après plusieurs fuites pour échapper aux allemands, elle séjourne de nombreuses années sur l’île de Noirmoutier pendant et après la guerre car elle considère l’île comme sa maison.  
 

La villa Le Pélavé, ancien siège de la kommandantur ©Les Amis de l’île de Noirmoutier
La villa Le Pélavé, ancien siège de la kommandantur ©Les Amis de l’île de Noirmoutier

 

©Hôtel la villa Arthus Bertrand
©Hôtel la villa Arthus Bertrand

 

b) Les missions des résistantes de l’île de NoirmoutierEn plus de Clémentine Mankowska, plusieurs noyaux de résistantes et résistants sont très actifs sur l’île pour venir en aide aux réfugiés et aux résistants. 

 

Ces derniers arrivent, le plus souvent, par l’île du Pilier, l’îlot qui se trouve au large de L’Herbaudière. Le Capitaine Bonin* se rend régulièrement là-bas pour les récupérer. De courageuses noirmoutrines comme Marie* prennent ensuite la relève pour les cacher sur l’île.

 

Pour ne pas être repéré par les allemands, les noirmoutrins utilisent entre eux des noms de codes pour prévenir leurs complices qu’ils ont récupéré, caché ou transporté des résistants : « j’ai pêché du Homard », « J’ai réceptionné le colis » et « j’ai ramené le pâté » sont les codes les plus utilisés.  


Le passage du Gois est une route stratégique car il permet l’entrée ou la sortie de l’île à de nombreux résistants, afin de poursuivre leurs actions et sabotages. Les femmes jouent un rôle très important, notamment Finette* et Mimine*. Elles ont pour rôle de distraire les allemands qui contrôlent le passage du Gois à marée basse pendant que Jojo la vapeur*, Jean* et d’autres chauffeurs traversent rapidement la chaussée submersible avec les passagers clandestins, cachés à bord de leurs véhicules.


Cette vaillante bande d’irréductibles noirmoutrins aura décidément fait tout son possible pour aider les résistants !
 

 

c) Les femmes de l’île de Noirmoutier et le trafic du beurreDurant l’occupation, il y a une forte pénurie de denrées alimentaires. On manque de farine, de sucre… et même de beurre ! Celui-ci, très rare, est réquisitionné par les allemands et les noirmoutrins n’ont pas le droit de s’en procurer.


Quelques femmes, n’hésitent pas à traverser, à marée basse, plusieurs fois le passage du Gois à bicyclette, avec leurs pneus remplis de foin (ce dernier remplaçait la chambre à air qui n’existait pas à l’époque), pour aller chercher du beurre sur le continent et en ramener sur l’île en catimini. Elles les cachent sous leurs longues robes et jupes et prennent le risque de s’attirer des ennuis.  


Mimine s’est faite prendre une fois par des officiers SS qui l’ont violentée et lui ont confisqué son vélo. Rebelle dans l’âme, cet événement ne l’a pas empêchée de voler plusieurs pièces de vélo à des officiers allemands et italiens et pour retaper une vieille bicyclette et continuer à transporter du beurre en douce.
 
 

3) En savoir plus : les batteries et blockhaus de l’île de Noirmoutier 

Vous souhaitez en savoir plus sur la seconde guerre mondiale ? 
Découvrez sur cette carte les 18 batteries de l’époque et lisez l’article derrière la porte d’un blockhaus pour plus d’anecdotes sur la seconde guerre mondiale !

Carte – répartition des 18 batteries sur l’île ©Atlantic Wall Memory
Carte – répartition des 18 batteries sur l’île ©Atlantic Wall Memory

 

Vous souhaitez en savoir plus sur les faces cachées de l’île de Noirmoutier ?
Consultez le blog ! 

 

 

*personnes mentionnées seulement par leurs surnoms ou prénoms par respect pour leur descendance

 

 

Cet article a été réalisé grâce aux témoignages et ressources des personnes et organisations suivantes et nous tenons à les remercier :
-    Marie-Thérèse DURANTEAU, membre de l’association Atlantic Wall Memory 
-    Eva et Michel PENISSON, auteurs de « Noirmoutier, Mémoires d’une île » (à paraître courant 2021)
-    L’association les Amis de l’île de Noirmoutier 

-    L'association Atlantic Wall Memory
 

 

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Derniers commentaires

Gendron

J'aimerai pouvoir faire mon arbre généalogique, comment dois je m'y prendre ? Merci beaucoup.

Léa, dénicheuse de bons plans

Bonjour,
Merci pour votre commentaire !
L'office de tourisme n'est pas spécialisé dans la recherche généalogique mais dans le conseil en séjour et la promotion touristique sur l'île de Noirmoutier.
Il faut que vous contactiez directement les mairies, les archives... des lieux où vos ancêtres ont vécu.
Il existe aussi des sites internet spécialisés dans la recherche généalogique.
Bonnes recherches et bonne journée !

Lise MARQUINE

J'ai fait mon arbre généalogique, pratiquement essentiellement noirmoutrin, et des GENDRON j'en ai pas mal, si vous voulez me contacter, je pourrais vous sans doute répondre à vos questions .

Gendron

Merci à vous !

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